Mater Terribilis. Valerio Evangelisti

Avec Mater Terribilis, les éditions La Volte poursuivent leur travail éditorial autour de la série de Valerio Evangelisti, Nicolas Eymerich. Après celui-ci, il restera deux inédits et deux rééditions (dont une est annoncée pour Septembre).

Mater Terribilis est construit comme les autres tomes de la série. Un fil narratif principal centré autour de l’inquisiteur Eymerich, et des fils narratifs secondaires à d’autres époques, y compris dans notre futur. L’originalité de celui-ci tient au fait qu’un fil « secondaire » est aussi important que le principal, et revisite l’épopée de Jeanne d’Arc. Du coup, contrairement à l’habitude, le personnage d’Eymerich est un peu délaissé par Evangelisti. Il apparait ici assez monolithique, alors qu’on l’a souvent vu complexe et torturé (si l’on peut dire !) au moins intérieurement. Jamais sympathique, mais au moins en proie à un questionnement intérieur. Nul questionnement ici. Eymerich est impitoyable, et malheureusement un peu caricatural.

Du coup, l’intérêt se déporte sur l’épopée de Jeanne d’Arc, et sur les rapports troubles de celle-ci avec Gilles de Rais. Jeanne est manipulée, au travers de ses voix, par des forces venues d’une autre époque, des forces qui ont un projet maléfique contre lequel se bat Eymerich, quelques décennies plus tôt.

Dans le cycle Eymerich, Valerio Evangelisti joue avec les époques avec une grande virtuosité. Cette habileté est moins présente dans ce volume. Les différents fils narratifs s’imbriquent de façon un peu trop artificiel. Evangelisti reste néanmoins un très bon conteur, et on reste captivé par le roman jusqu’au bout, mais il manque un petit quelque chose pour en faire un volume majeur du cycle. Cette petite déception relative ne m’empêchera pas d’attendre avec impatience les deux derniers inédits.

Roman traduit de l’Italien par Jacques Barbéri
Paru chez La Volte

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1 réponse à Mater Terribilis. Valerio Evangelisti

  1. Cachou dit :

    Moi j’ai adoré cet partie sur Jeanne d’Arc mais la résolution m’a tout gâché, autrement c’en aurait presque était mon préféré de la série.

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