L’Homme-Soleil. John Gardner

John Gardner était un auteur de démesure. L’Homme-Soleil que les éditions Denoël viennent de rééditer (poursuivant le travail de réédition de son œuvre commencé avec Grendel et La Symphonie des Spectres) en est une nouvelle preuve. 800 pages bien touffues, des parenthèses dans des parenthèses (certaines faisant 4 pages, autant dire qu’à la fin, on ne sait plus très bien pourquoi la parenthèse a été ouverte), des personnages nombreux, certains ayant même deux noms différents, histoire de nous perdre un peu plus… Et perdu, je dois avouer que je l’ai vite été.

L’histoire n’est pas très compliquée à résumer : on suit l’enquête du chef de la police de Batavia à propos d’un homme surnommé l’homme-soleil, qui a été arrêté pour un motif assez futile (avoir peint le mot « amour » sur le macadam), mais qui en s’évadant, provoque la mort d’un des gardiens.

Bien sûr la trame du roman est infiniment plus compliquée que cela. Comme je le dis plus haut, des dizaines de personnages entrent en jeu, et sont pour la plupart croqués de façon très précise.

Le problème, c’est que je n’ai jamais réussi à rentrer dans le roman. Pourtant, je me suis accroché, le lisant de bout en bout, espérant qu’à un moment, j’en percerais les aracanes. En vain. Alors que je lis en général rapidement, il m’a fallu deux mois pour arriver au bout, et en le refermant, je me suis longuement interrogé parce que je suis incapable de dire ce qui ne m’a pas accroché. La longueur, ni la complexité, ne m’ont jamais arrêté, alors ? Je n’ai toujours pas la réponse.

Je me suis interrogé aussi sur la parution du roman en Lunes d’Encre, alors que pour moi, ce roman ne relève ne rien des genres que couvre la collection (que ce soit SF ou Fantasy, pour faire vite). Je me demande même si je ne suis pas passé à côté de quelque chose de fondamental !

S’il n’était pas si volumineux, j’aurais essayé de relire L’Homme-Soleil un jour, parfois, on lit un livre à une période inappropriée. Mais là, je n’aurais jamais le courage de le reprendre, je crois. Tant pis pour moi.

Roman traduit de l’Américain par Claude et Anny Mourthé
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

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3 réponses à L’Homme-Soleil. John Gardner

  1. Cachou dit :

    C’est parfois rageant quand on n’arrive pas à rentrer dans un livre qu’on avait envie d’aimer ou qu’on pensait aimer. J’imagine un peu ce que ça peut donner ici en repensant aux deux autres livres de l’auteur que j’ai lu, surtout à « Grendel » en fait. Mais deux mois, quand même, c’est plus qu’un signe, pourquoi avoir insisté alors? (j’avoue que j’aurais certainement abandonné après un mois)

    • Cyrille dit :

      Des moments de grâce parfois, me laissaient penser que ça y est, j’allais enfin entrer dans le bouquin… D’autre part, j’ai toujours eu un peu de mal à abandonner un livre avant la fin, même si ça va mieux… Et puis aussi parce que je l’ai reçu en SP de l’éditeur et que je trouve que c’est un minimum de faire l’effort, du coup, de le lire jusqu’au bout.

  2. Phil dit :

    Déjà que j’ai pas réussi à lire La Symphonie des Spectres, je tenterai pas celui-là !

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