Le système d. Nathan Larson

Le système d, de Nathan Larson, est un roman assez inclassable. A la fois dystopie et polar/thriller. Dystopie parce qu’il se déroule dans un New-York d’un futur proche qui a été dévasté par une série d’attentats et une épidémie de grippe. Polar ou thriller (je ne sais pas vraiment quoi choisir), parce que le narrateur est une sorte de chasseur de primes, chargé par le procureur de New-York de missions mystérieuses. Il pense être un ancien soldat mais n’en est pas tout à fait sûr. Il est en partie amnésique et soupçonne parfois que ses propres souvenirs lui ont été suggéré. Il faut préciser qu’il est aussi très paranoïaque, hypocondriaque et atteint de nombreux TOC, qu’il nomme lui même « Le système ». Ce personnage hors du commun est entrainé dans une sombre affaire lorsque le procureur lui demande d’éliminer un Ukrainien. De fil en aiguille, il va se retrouver employé à la fois par le procureur, par sa cible, ainsi que par l’épouse de celle-ci, qui veulent tous s’éliminer entre eux…

La narration, à la première personne du singulier, est très rythmée. On est plongé dans une tête bizarrement faite, qui a sa propre logique. L’action est toute aussi rythmée. La peinture du New-York post-catastrophe ne fait pas envie et participe à l’ambiance survoltée du roman.

Excellent divertissement, Le système d se dévore très vite. Le personnage principal est attachant. J’ai été un peu frustré de ne pas en savoir plus sur les événements qui ont précipité la chute de New-York, mais je reconnais que ce n’est pas le propos du livre. Dans le même ordre d’idées, j’ai trouvé quelques incohérences dans ce New-York dévasté. Par rapport à la description des lieux, on a quand même l’impression que trop de choses fonctionnent. Mais le rythme du roman balaie ces interrogations.

L’impression finale qui prédomine est largement positive. Un roman pas inoubliable, pas exempt de défauts (c’est un premier roman), mais prometteur.

Roman traduit de l’anglais (États-Unis) par Patricia Barbe-Girault
Paru chez Asphalte Editions

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3 réponses à Le système d. Nathan Larson

  1. Phil dit :

    Pareil.

    On rêve du « grand roman de SF » que l’auteur pourrait nous faire sur ce New York post-épidémie – lorsqu’il aura plus de bouteille.

    A noter aussi que ça m’a fait pas mal penser au livre de Dick « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? » (qui a inspiré Blade Runner, comme chacun sait). Du coup, je le relis dans la foulée, et c’est clairement une des inspirations de Larson (plus ou moins consciente).

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