Il faudrait pour grandir oublier la frontière. Sébastien Juillard

La création d’une maison d’édition est une aventure qui se fait rare, et est surtout très hasardeuse. La librairie Scylla, située à Paris dans le XIIe arrondissement, spécialisée dans les littératures de l’imaginaire, a lancé un financement participatif pour créer Les éditions Scylla, avec un programme de lancement de deux titres, dont la novella chroniquée ci-après. Celle-ci est la première, d’une, je l’espère, longue série de textes d’exactement 111 111 signes, ce nombre devenant le nom de la collection. (Le deuxième titre est la réédition d’un roman de Garry Kilworth : Roche-Nuée).

J’ai eu accès à ce texte en ma double qualité de souscripteur et de blogueur.

Il faudrait grandir pour oublier la frontière est une novella inédite de Sébastien Juillard, répondant donc à la contrainte formelle des 111 111 signes soit un peu plus de 74 feuillets.

C’est une anticipation d’un futur assez proche, une quinzaine d’années, se situant dans la bande de Gaza. Une paix précaire y est installée sous l’égide de l’ONU. Bien qu’il se décale dans le temps de quinze ans, Sébastien Juillard parle de choses très actuelles. Sa vision de l’évolution du conflit israélo-palestinien est tout à fait crédible. Sa vision du futur en général tout autant. Du point de vue de l’évolution technologique, le texte m’a fait penser à certains romans de Ian Mc Donald.

Les personnages sont bien campés, ce qui n’est pas une mince affaire pour un texte somme toute assez court. On sent d’ailleurs parfois que le texte pourrait largement se déployer sur une plus grande distance.

Il n’y a pas vraiment d’intrigue, plutôt la captation d’un moment particulier, d’une ambiance, et l’écho que ce moment fait résonner chez les personnages. L’écriture est précise, ce qui n’empêche pas une langue imagée et riche.

Pour un coup d’essai, c’est une réussite, et ça m’a conforté dans mon envie d’aider cette maison d’édition à voir le jour.

La campagne de financement participatif se trouve ici et dure jusqu’à la fin février. Il manque environ 40% du financement à ce jour.

À paraitre aux éditions Scylla

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1 réponse à Il faudrait pour grandir oublier la frontière. Sébastien Juillard

  1. Phil dit :

    Ah ouais, tiens, j’avais pas encore participé; vais y aller !

Les commentaires sont fermés.