Le balancier du temps. Jack Finney

Vingt-cinq ans après Le voyage de Simon Morley et peu de temps avant son décès, Jack Finney écrivait Le balancier du temps, suite du premier cité.

Difficile de raconter l’histoire en détail sans dévoiler la fin du premier, je vais donc m’en abstenir. Ce qu’on peut dire, c’est que Le balancier du temps insiste plus sur la notion de paradoxes temporels (le fait que le présent change si on intervient dans le passé) alors que Le voyage de Simon Morley était plus centré sur le voyage dans le temps en lui même.

Pour être précis, cette distinction est surtout valable au début du roman, parce qu’une fois que l’auteur a envoyé son héros dans le New-York de 1912, pour essayer de faire en sorte que la guerre de 14 n’ait pas lieu (d’ailleurs le point sur lequel il veut agir pour changer l’Histoire ne semble pas très crédible) l’aspect science-fictionnel passe au second plan (comme dans le premier tome) et on sent bien que Jack Finney prend son pied en nous décrivant précisément l’époque dans laquelle il a choisi envoyer son héros.

Du coup, alors que le début du roman est très excitant (on suit un  groupe de personnes qui enquêtent sur des traces d’un passé parallèle : des photos, des articles de journaux, des objets qui ne devraient pas exister, comme par exemple un badge de la seconde campagne de Kennedy), Jack Finney oublie un peu cet aspect pendant plus d’une moitié du roman. Cela reste plaisant, la plume de l’auteur est enlevée, mais ça donne une sensation de déjà vu. Et le retour au propos « temporel » vers la fin du livre est plutôt bâclé.

Pour être tout à fait honnête, alors qu’objectivement je trouve Le Balancier du Temps plus bancal que Le Voyage de Simon Morley, j’ai éprouvé plus de plaisir à lire la suite que le premier. Probablement parce que la notion de paradoxe temporel me passionne, même si elle n’est pas traitée aussi bien que je l’aurais aimé.

Il me semble clair que les amateurs du Voyage de Simon Morley apprécieront Le balancier du Temps. Les autres feront mieux de passer leur chemin. D’ailleurs, tout ceci est très théorique, Le balancier du temps n’ayant jamais été réédité depuis sa sortie chez Présences, de Denoël, en 1995. On le trouve sans trop de difficulté d’occasion, mais il faut être un peu patient si on ne veut pas le payer trop cher.

Roman traduit de l’Anglais (États-Unis) par Hélène Collon
Paru chez Denoël, collection Présences

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