L’été de l’infini. Christopher Priest

Lorsqu’on pense à des nouvelles de Christopher Priest, si l’on connaît un peu l’auteur, ce sont celles se déroulant dans l’univers de l’Archipel du Rêve qui viennent d’abord à l’esprit (voir ici et ici).

Mais l’auteur a écrit d’autres nouvelles, et les éditions du Bélial en ont compilé douze dans un très beau recueil qui porte le titre de la nouvelle qui l’ouvre L’été de l’infini. Beau dans la forme (beau volume avec couverture à rabats, grand format, superbe illustration de couverture) et beau sur le fond, les textes de l’auteur étant absolument excellents. L’ajout de deux interviews de Priest par Thomas Day et d’un essai de l’auteur sur l’adaptation cinématographique de son roman Le Prestige permet, en outre, de mieux connaître son travail créatif.

Les douze nouvelles ont été écrites entre 1970 et 2013, cinq sont inédites en France. Le recueil n’a pas d’équivalent en langue anglaise. Il permet vraiment d’entrer dans l’univers de l’auteur, mais les aficionados ne seront absolument pas déçus. On y retrouve toutes ses obsessions, celles qu’il a déployées dans ces romans : la magie, l’aviation, la seconde guerre mondiale, le déroulement du temps, le rapport entre les perceptions humaines et la réalité.

Le recueil est très homogène en qualité. S’il fallait cependant en sortir trois du lot, ce serait pour moi :
La tête et la main, l’histoire d’un magicien terrifiant dans son jusqu’au boutisme qui frise la folie.
Les effets du deuil, dont j’ai particulièrement aimé l’ambiance. Le premier rendez-vous entre deux quarantenaires, elle veuve, lui célibataire endurci, suite à une mise en contact au moyen d’un site de rencontres.
Errant, solitaire et pâle : une histoire de paradoxes temporels, mélangée à une belle histoire d’amour.

Difficile d’en dire plus sans dévoiler les intrigues. Quoiqu’il en soit, l’ensemble des douze nouvelles mérite le détour.

L’essai Magie, histoire d’un film, permet de comprendre la position de l’écrivain dont le roman est adapté par Hollywood, depuis la négociation du contrat, jusqu’à la découverte de l’œuvre à l’écran. C’est passionnant.

Christopher Priest est un auteur majeur. Que ce soit pour découvrir son talent d’auteur de nouvelles ou son talent tout court, L’été de l’infini est une lecture indispensable de cette rentrée.

Recueil de nouvelles traduites de l’Anglais (divers traducteurs, traductions harmonisées par Pierre-Paul Durastanti)
Paru aux Éditions Le Bélial

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1 réponse à L’été de l’infini. Christopher Priest

  1. Phil dit :

    J’avais lu « La tête et la main » – mise en ligne sur le blog du Belial – très bien en effet.
    Je pense qu’ils auront le recueil à la bibli de chez moi, je prendfai ça…

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