Infinités. Vandana Singh

Longtemps que l’on n’avait pas vu un recueil de nouvelles chez Lunes D’encre. Ce retour dans le format court (qui je l’espère ne sera pas sans lendemain, mon petit doigt me dit que cela va dépendre de l’accueil commercial de ce recueil) se fait avec une auteure peu connue, Vandana Singh, de nationalité indienne. La parution du recueil Infinités est précédée d’une excellente réputation, et l’on a pu, en France, constater qu’elle n’était pas surfaite en lisant deux de ses nouvelles dans la défunte revue Fiction.

C’est dans une nouvelle traduction de l’excellent Jean Daniel Brèque qu’elles sont toutes présentées ici. Avec une superbe couverture de l’incontournable Aurélien Police.

L’écriture fine et ciselée de Vandana Singh s’accorde à merveille aux thématiques de ses nouvelles, aux frontières du fantastique, de la science-fiction, peut-être dans les interstices intergenres, teintées de poésie et empreintes de cette culture indienne éloignée de la nôtre. Les textes sont courts, mais denses, jamais anodins.

Dix nouvelles, un court essai. Le recueil est homogène et il n’y a vraiment rien à jeter. Mention vraiment très bien pour deux d’entre elles : Infinités et Le tétraèdre.

Infinités raconte le destin d’un professeur dans une modeste école, passionné par les mathématiques, destin chamboulé à la fois par la pauvreté et la guerre.

Le tétraèdre est un texte de SF ayant un sujet un peu similaire aux Chronolithes de R. C. Wilson, mais c’est surtout un prétexte pour évoquer la société indienne avec ses classes sociales hyper compartimentées.

Le recueil se termine avec un court texte sur l’importance aux yeux de l’auteur de ce qu’elle appelle la fiction spéculative (c’est ainsi qu’elle nomme les littératures de l’imaginaire, une part d’entre elles en tout cas). Passionnant : « La fiction spéculative possède un potentiel révolutionnaire sans doute unique. »

Pour résumer, un excellent recueil, qui donne envie de connaître le reste de l’œuvre de l’auteur (elle a écrit un roman).

Recueil de nouvelles traduit de l’Anglais (Inde) par Jean-Daniel Brèque
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

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1 réponse à Infinités. Vandana Singh

  1. Phil dit :

    En effet, ça a l’air vraiment bien !
    Et c’est toujours intéressant de découvrir des imaginaires « exotiques », différents de ce qu’on fréquente en général chez les auteurs anglo-saxons ou français…

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