L’Inclinaison. Christopher Priest

Avec L’inclinaison, Christopher Priest explore à nouveau son univers de l’Archipel du rêve, mais cette fois du point de vue d’un habitant du continent, sur lequel deux pays : Faiandland et la République de Glaund, se livrent une guerre sans fin.

Alessandro Sussken, compositeur de musique renommé, est citoyen de Glaund. Il habite une ville sur la côte. Les îles sont pour lui une source d’inspiration et exercent un fort pouvoir d’attraction. Il effectue son premier voyage dans l’Archipel lors d’une série de concert. À son retour, il constate que le temps a passé différemment sur les îles et sur le continent, et cette distorsion a bouleversé sa vie.

L’Inclinaison est une démonstration supplémentaire de la richesse de l’univers de l’Archipel du rêve. Il permet toutes les distorsions avec la réalité, toutes les libertés, et, en même temps, par petites touches successives, Christopher Priest lui donne une cohérence extraordinaire, sans pour autant empêcher un néophyte d’y trouver son compte : l’Inclinaison peut parfaitement se lire sans avoir rien lu d’autre de l’auteur.

Le problème du temps, dans cet univers, avait déjà été abordé par Priest, mais cette fois, il est au cœur du roman, et d’une façon vertigineuse. Au fond, Priest transpose le paradoxe des jumeaux de Langevin en dehors du voyage spatial, sans nécessité de vitesses relativistes, dans un monde (l’Archipel du rêve) dont la physique semble complètement déréglée par rapport au nôtre.

Christopher Priest rajoute une pierre à l’édifice de son œuvre déjà bien solide. Et pas la moindre. Tout à la fois réflexion sur l’Art, la guerre et le temps, c’est avant tout un texte brillant et subtil d’une grande poésie, empreint de nostalgie. Un bijou.

Roman traduit de l’Anglais par Jacques Collin
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

Ce contenu a été publié dans Livres, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.