Les Arpenteurs du Monde. Daniel Kehlmann

Ce roman trainait depuis cinq ans chez moi (un record…). Non pas qu’il ne m’attirait pas, j’ai juste toujours trouvé plus urgent à lire.

Daniel Kehlmann met en place une biographie romancée de deux grands hommes de science : le mathématicien Gauss et le géographe (et naturaliste) Humboldt. Le roman débute par l’annonce de leur rencontre, à l’occasion de l’invitation à un congrès du premier par le second, en 1828. Ensuite, en deux flash-back parallèles, Kehlmann raconte la vie des deux savants, leur enfance, leurs études puis leurs réalisations. Le roman finit par la rencontre à proprement parler, et ce qu’il en résulte.

Humboldt parcoure le monde pour le mesurer, le cataloguer, en un mot le connaître. Il faut une grande expédition en Amérique du Sud au début du XIX° siècle. Gauss, lui, contribue aussi à nous faire mieux connaître le monde, mais sans bouger de chez lui, par la théorie, l’Astronomie. En quelque sorte, la compréhension par le terrain de l’un s’oppose à la construction théorique de l’autre.

Mais il ne faut absolument pas voir ce roman comme un traité scientifique, voire un pensum imbuvable. Les deux hommes sont à la fois loufoques et un peu tragiques, dans leur rapport au monde et à la société. De ce fait, l’ironie est omniprésente. Et on rit beaucoup.

La façon de raconter la science m’a fait beaucoup penser au regretté Denis Guedj, avec probablement encore plus de talent et un humour plus présent.

Ce roman peut être lu comme un divertissement, il se lit hyper facilement, mais il permet, simultanément, de connaître deux hommes au destin peu commun, dont un authentique génie, Gauss, Mathématicien, Physicien et Astronome.

Il a eu un immense succès en Allemagne et aux Etats Unis.

Roman traduit de l’Allemand par Juliette Aubert
Paru chez Actes Sud (disponible en poche chez Babel)