Les fleurs du Karma est le quatrième livre de Tommaso Pincio traduit en France, le deuxième chez Asphalte, après l’excellent Cinecitta.
Les fleurs du Karma est très difficile à résumer. Dans une première partie, on y croise Laïka Orbit, une jeune fille qui a oublié elle-même qui elle est et d’où elle vient. On est dans un pays étrange, envahi d’une poussière aux effets manifestement hallucinogènes… Un pays économiquement dominé par Cloaca Maximum Inc, entreprise qui a la charge de traiter les déchets des égouts… Laïka voyage en compagnie d’un jeune homme, dont la mère, Kinky Baboosian est la figure principale de la deuxième partie du livre. Cette histoire là se déroule dans les années 60, en partie au sein d’une communauté hippie. Et pour finir, c’est le jeune homme qui prend la parole et qui nous raconte sa vie.
Trois portraits, donc, de personnages tous plus barrés les uns que les autres. La frontière entre réalité, rêve et hallucination est fragile, dans ce roman de Pincio, par ailleurs très bien écrit. Il n’est pas très facile d’y entrer. Non pas que l’a lecture en soit difficile, mais la première partie est vraiment déstabilisante. On est aussi paumé que Laïka, qui ne sait pas qui elle est, ni où elle est.
Il se dégage un grand désenchantement de la seconde partie. On a un concentré des espoirs et des renoncements des années 60. Et on finit avec le nihilisme et l’individualisme de la fin des années 90. Après les idéaux collectifs de la génération précédente, le réveil est un peu abrupt ! Difficile d’échapper à l’idée que l’un est le produit de l’autre… Je ne crois pas, ceci dit, que Pincio ait voulu faire de ses personnages les représentants emblématiques de leur génération.
Malgré la noirceur du destin des personnages, Les Fleurs du Karma n’en n’est pas moins teinté d’humour, spécialement dans la dernière partie.
Au final, Les Fleurs du Karma est un roman attachant et original, inclassable ; toute la loufoquerie de Tommaso Pincio, mais aussi le portrait de la contre-culture hippie des années 60. Il faut s’accrocher pour rentrer dans le vif du roman, mais ça en vaut largement la peine.
Roman traduit de l’Italien par Sarah Guilmault
Paru chez Asphalte Editions
Première moitié lue aujourd’hui – ça devrait être bouclé demain !
Fini, donc.
Je suis pas certain d’avoir tout compris à la fin (même plutôt le contraire) – mais je suis certain que c’est pas ça qui est important de toute façon !
Pas souvenir d’une fin difficile à comprendre. Plus d’une fin ouverte
Oui, ouverte en effet – mais n’expliquant pas vraiment (entre autres) le « monde futuriste ». Si ce n’est par une pirouette de type « c’était un rêve »; que perso je n’ai jamais trouvée convaincante.