Morwenna. Jo Walton

Morwenna de Jo Walton a reçu le prix Hugo, le prix Nebula, et le British Fantasy Award. N’en jetez plus. Même si on peut espérer que ces prix sont un peu plus objectifs que les prix littéraires français (quoique la persévérance du jury du Hugo à récompenser Lois McMaster Bujold, même pour ses pires purges, peut faire douter), une avalanche de prix n’est pas une assurance absolue de qualité.

C’est donc avec une certaine circonspection que j’ai ouvert Morwenna, avec l’air blasé de celui à qui on ne la fait plus.

Quarante pages plus tard, j’étais déjà terrifié à l’idée qu’il ne me restait plus que trois-cents pages à lire. L’idée même de quitter cette histoire était un crève-coeur. Le mot est largement galvaudé, pourtant je vais quand même l’employer : Morwenna est un chef d’œuvre.

Morwenna se présente sous la forme d’un journal intime d’une adolescente, sur une période assez courte (une année scolaire). Morwenna a perdu sa sœur jumelle un an auparavant, dans des circonstances qui nous sont révélées peu à peu ; elle a fui sa mère qu’elle pense maléfique et a été confiée par les services sociaux à son père, qu’elle n’avait jamais vu, celui-ci ayant quitté sa mère à sa naissance.

C’est donc à une période de changements et de bouleversements que nous partageons la vie de Morwenna : elle est seule alors qu’elle a toujours vécu une relation fusionnelle avec sa sœur ; elle découvre une nouvelle école, dans laquelle elle n’est pas bien accueillie ; et elle est loin de son Pays de Galles natal, loin de la magie qui habitait son quotidien.

Elle se réfugie dans la lecture. Morwenna lit principalement la science-fiction et de le fantasy. Le roman va s’adresser directement à tous les lecteurs de littérature de genre.

Peu à peu, refaisant surface, découvrant que son père est digne d’intérêt et lui-même un gros lecteur, Morwenna va faire sa place dans son nouvel environnement. Par le biais de la bibliothécaire de son école, elle s’inscrit à un club de lecture, où elle découvre qu’elle peut partager ses passions.

Parallèlement, elle doit se protéger de l’influence maléfique et magique de sa mère.

Il est impossible de lâcher ce roman une fois entamé. Tout lecteur de littératures de l’imaginaire vibrera à l’unisson de Morwenna. Il y a des passages véritablement bouleversant, par exemple le moment où la protagoniste découvre qu’il existe des gens avec qui elle peut parler de choses qui la passionnent…

C’est étonnamment assez difficile de parler de ce livre, peur d’en dire trop, peur de ne pas réussir à faire passer les sensations exactes que j’ai lu en le lisant, alors, je ne vais pas en dire plus. Je suis certain d’une chose : je relirai ce livre plusieurs fois. Il a marqué d’une coloration particulière et définitive la période pendant laquelle je l’ai lu. Pendant longtemps, je dirai, j’en suis sûr : « Avril 2014. Ah oui, c’est ce mois-là que j’ai lu Morwenna ».

Roman traduit de l’Anglais (Pays de Galles) par Luc Carissimo
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

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3 réponses à Morwenna. Jo Walton

  1. Phil dit :

    Pas mieux;
    Lisez ce livre, les gens ! 🙂

  2. Pierre dit :

    Je viens de le commander sur lalibrairie.com, je viendrais faire un retour.

    An old friend !
    Pierre

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