Le talent assassiné. Francis Valéry

Pour trouver le Lunes d’Encre que j’allais mettre à l’honneur dans le cadre du challenge 15 ans-15 blogs, comme je l’ai déjà écrit précédemment, j’ai lu trois livres de cette collection. Delirium Circus, celui que j’ai préféré, chroniqué ici. Hank Shapiro au pays de la recup’ (ici). Et puis aussi Le talent assassiné, de Francis Valery.

Et celui-ci, autant casser de suite le suspense, je ne l’ai pas beaucoup aimé. Dans Le talent assassiné, Francis Valéry se met en scène. On le voit, au début du roman, venir en rendez-vous aux éditions Denoël. Une explosion a lieu sur son chemin. Il est blessé, dans le coma. Une histoire parallèle se noue, que l’on devine être une histoire fantasmée durant ce coma. Un auteur se rend chez son éditeur. Ce dernier lui fait comprendre qu’il est temps de réorienter sa carrière parce que ses livres ne se vendent plus. De retour chez lui, il se rend compte qu’il n’est pas vraiment un auteur, mais une sorte d’avatar d’un auteur qui a pris plusieurs pseudonymes au fil du temps. Il apprend alors que son éditeur a été assassiné peu après qu’il ne l’ait vu. Il se lance alors dans la quête des différents avatars de l’auteur-mystère…

Enfin, c’est ce que j’ai compris.

Plusieurs choses m’ont gêné. D’abord le côté « exercice de style », roman conceptuel. Le livre dans le livre dans le livre. Ça tourne un peu en rond.

Mais ce n’est pas le pire. Ce qui m’a le plus embêté, c’est d’avoir l’impression d’assister à un immense private joke dont je n’avais pas les clés. Je suppose que ça a fait marrer l’auteur, les gens qui le connaissent, ceux qui connaisse le milieu de l’édition (du domaine de l’imaginaire). Pour les autres, ça n’a pas grand intérêt.

Pour le dire autrement, ça patine un peu dans le vide.

J’aimais beaucoup la chronique que l’auteur tenait dans Fiction il y a quelques années. J’ai été beaucoup moins convaincu par ce roman. Je reconnais que son écriture constitue une sorte de prouesse. Peut-être voit-on trop les rouages, les procédés. Peut-être ai-je eu trop l’impression que l’auteur « se regardait écrire » (comme on peut dire de quelqu’un qu’il s’écoute parler).

Il n’en reste pas moins que ce fut un vrai plaisir de participer au challenge 15ans-15blogs, de lire ces romans si divers, en espérant que dans 15 ans, on puisse fêter les 30 ans de la collection (et sans attendre si longtemps, le programme de l’année qui vient est alléchant, voir ici).

Paru chez Denoël Lunes d’Encre

Ce contenu a été publié dans Livres, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Le talent assassiné. Francis Valéry

  1. Phil dit :

    Bon, le plus intéressant, c’est le catalogue des prochaines sorties, alors :D.
    (d’autant plus qu’il y a les dernier dernier loup-garou annoncé… et même apparemment déjà sorti !)

Les commentaires sont fermés.