La longue Terre. Terry Pratchett / Stephen Baxter

La notion de multivers ou d’univers-parallèles a été assez largement traitée dans la littérature de science-fiction. Terry Pratchett et Stephen Baxter l’abordent de façon plutôt originale dans leur série de roman La longue Terre.

Le pitch : Dans un futur assez proche. Les plans d’un petit appareil se répandent sur Internet. On ne sait pas a priori à quoi il sert, mais cela devient une mode de le fabriquer, surtout chez les jeunes, et, quelque jours après la mise en ligne de ce plan, lorsqu’on déclenche l’interrupteur de l’appareil on passe sur une terre parallèle. Et cela autant de fois qu’on le veut. Ce jour restera daté comme : « Le jour du passage ». Alors qu’elle pensait être sur une Terre finie, l’humanité découvre l’infinité d’espaces, et donc de ressources. Seule restriction, mais de taille : les molécules de fer ne peuvent « traverser ».

Une fois le décor posé, Pratchett et Baxter, dans ce premier tome, vont nous faire visiter leur univers principalement au travers de deux personnages : Josué Valiente, qui a expérimenté, comme quelques autres rares êtres humains le « passage » avant même le « jour du passage » ; et Lobsang, qui est en fait une Intelligence Artificielle. Dans un dirigeable conçu par ce dernier, ils vont parcourir des millions de « Terre » parallèles.

La longue Terre est un roman de mise en place. Il ne s’y passe pas grand chose, ce qui ne l’empêche pas d’être fort agréable à lire. Les deux auteurs ne sont pas des manches, mais on a quand même un peu l’impression qu’ils sont en roue libres.

Il y a quelques petites problèmes narratifs (par exemple le chapitrage : alors que l’histoire se déroule sur trois lignes narratives, il aurait été plus logique selon moi, de découper les chapitres selon ces récits, plutôt que cette série de chapitres courts, ou parfois trois de suite sont sur une ligne narrative, sans qu’une rupture particulière justifie ces sauts de chapitre. Certes, c’est un détail, mais ça n’aide pas la lisibilité).

Et aussi quelques petites incohérences. Le fait que le gouvernement américain veuille garder la main mise sur l’ensemble de son territoire (dans tout le multivers) est présenté comme une source de problème. Qu’est-ce qui empêche les colons de s’établir sur un autre territoire que celui des Etats-Unis, sur les Terres parallèles, pour échapper à ce pouvoir ? Les auteurs semblent ne pas y avoir pensé (et par ricochet, les personnages du roman !).

On aurait pu s’attendre au meilleur des deux auteurs : l’humour de Pratchett et la hard-science de Baxter, ce n’est pas vraiment le cas. Les deux caractéristiques principales de ces deux auteurs semblent au contraire s’être émoussées. C’est amusant, sans être hilarant. Et ça n’a pas la précision des meilleurs romans à coloration scientifique de Baxter.

Au final, La Longue Terre est un bon divertissement, même s’il atteint assez vite la limite du projet de commande qu’il semble être. Et ça semble fonctionner d’un point de vue commercial : prévu à l’origine comme une trilogie, voilà qu’un quatrième tome est prévu pour cet année (alors que le troisième paraitra en France).

Roman traduit de l’Anglais par Mikael Cabon
Paru chez L’Atalante

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4 réponses à La longue Terre. Terry Pratchett / Stephen Baxter

  1. Phil dit :

    Lecture prévue, mais j’attends que le troisième soit sorti… ça m’étonne d’ailleurs que tu n’aies pas fait la même chose, pour une fois ! 😀

  2. Phil dit :

     » prévu à l’origine comme une trilogie, voilà qu’un quatrième tome est prévu pour cet année »
    Pas sûr… je viens d’apprendre que Terry Pratchett est mort ! 🙁

    • Cyrille dit :

      Le quatrième est annoncé, donc il est surement déjà écrit. Quant au cinquième, on peut penser que Baxter pourra l’écrire tout seul.

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