Primaire PS : clap de fin

Elisabeth Tessier et les instituts de sondage, question pertinence, c’est équivalent, mais, dans ce match de Titan, ce sont les instituts de sondage qui ont gagné, puisque Mme Tessier nous avait annoncé la victoire de Martine Aubry !

Pour François Hollande, le plus dur commence. Résister à tous les notables qui l’ont porté, et qui, j’en ai peur, vont essayer de limiter la portée des changements que le futur président, si tel est le destin de Hollande, aura à mettre en oeuvre. A commencer par ce qui les touche le plus : la modernisation de la vie politique (il était quand même soutenu par les amis de Georges Frêche…) et le non cumul des mandats. La victoire de Hollande, c’est aussi celle de tous les ralliements entre les deux tours de la Primaire. On peut y voir une certaine capacité à rassembler. On peut y voir aussi l’heure de la soupe pour des petits marquis à la recherche d’un maroquin, d’une place chaude, d’un hochet. Je pense au formidable Jack Lang, l’opportunisme faite homme, qui se décide trois jours avant le premier tour, une fois qu’il a senti vers qui le vent allait, et qui, pour redevenir Ministre, est prêt à tout. Je pense à Manuel Valls, le petit roquet, qui se voit déjà Ministre de l’Intérieur. Est-on obligé de s’infliger une telle insulte au bon sens après avoir supporté à ce même poste, Hortefeux et Guéant ? Valls est socialiste par habitude, un peu par carriérisme aussi, mais plus il vieillit et plus ses idées sont proches de celles de notre bon président Sarkozy. Seul son flair l’a empêché de franchir le Rubicond en 2007, ce qui lui a évité les destins tragi-comiques des Kouchner, Besson, Bockel et Jouyet (ce dernier, grand ami de Hollande, ne dirait pas non à un petit quelque chose, par exemple conserver son poste à l’AMF). Et Montebourg, quelle place convoite-t-il ? Et Royal, rassembleuse pour dix aujourd’hui, après avoir tapé sur tout ce qui bouge ? Que lui a-t-on promis ? Ou, pire encore, que s’est-elle imaginée ? Ministre d’Etat, de la Justice et des écoles encadrées par des militaires ? Présidente de l’Assemblée Nationale ? Quant à Baylet, si la justice ne l’a pas rattrapé d’ici là, il prendra n’importe quoi, sous-secrétaire d’Etat aux anciens combattants de 14-18, s’il le faut.

Bon, allez, ravalons notre aigreur. Cette primaire a été un formidable exercice de démocratie directe. Elle a créé une dynamique sur laquelle pourra s’appuyer le candidat. Elle a été l’occasion de débats sérieux qui nous ont éclairé sur le programme du PS. Et l’image de la fin, la photo de la famille réunie sur le perron de Solferino, était une belle image. Il va falloir maintenant convaincre l’ensemble du corps électoral !