Lucifer se voit proposer une chance de retourner au paradis, en contrepartie d’une période d’essai d’un mois sur Terre. Il accepte, et prend possession d’un écrivain raté sur le point de se suicider. Mais Lucifer n’accepte pas le pacte pour se donner une chance de retrouver le Paradis, mais pour prendre du bon temps. Comme il a pris la peau d’un écrivain, il nous raconte par le menu ses frasques, émaillées de nombreuses digressions sur sa version des épisodes bibliques les plus célèbres.
Moi, Lucifer, se lit d’une traite, de la même façon que le roman est construit (pas de chapitre, un texte d’un bloc). C’est très bien écrit, c’est drôle, et, malgré les horreurs (soit les horreurs de Lucifer lui-même, soit les horreurs des Hommes qu’il influence – et parfois, il suffit d’un rien…), l’ex-Ange, devenu Satan, nous est plutôt sympathique. Ici, le Diable n’est pas dans les détails, mais tout en digressions. Cela donne un ensemble qui fait assez décousu, mais cela ne m’a pas dérangé. Le livre est suffisamment court (280 pages) pour qu’on ne se lasse pas du cabotinage de Lucifer. La question qu’on peut se poser en refermant le bouquin, c’est quand même « Et ? », provoquée par une petite sensation de vacuité. Moi, Lucifer est à mes yeux du divertissement pur (à condition d’avoir un sens de l’humour compatible, bien entendu. On n’est pas chez les bisounours – bisounours dont Lucifer pourrait, je pense, revendiquer la création – au royaume de Satan !). Et en tant que divertissement pur, c’est sacrément réussi !
Un mot sur l’objet livre. La couverture est la même que l’édition d’origine, sobre silhouette et son reflet démoniaque sur fond rouge, ce qui du coup détonne avec les habitudes de la maison (Lunes D’encre, Denoël). Rien à en redire, juste une remarque que je me suis faite.
Roman traduit de l’Anglais par Michelle Charrier
Paru chez Denoël Lunes d’Encre
Tu veux dire qu’il faut avoir un sens de l’humour tordu pour aimer ?
Je prends !
Ça va te plaire, c’est sûr. En plus de l’humour, c’est sex, drug and rock’n roll, tout ce que tu aimes 🙂
Viens de le finir, et en effet (sans surprise), j’ai adoré !
Ok je vais essayer, je vous fais un retour
merci
Sympa et drôle mais pas complètement fan de l’écriture (ou de la traduction)
Bien aimé, ce style vivant
Début « tonitruant » laissant supposer une jubilation quant à ce que Satan va nous raconter, puis d’un coup, en effet, phénomène de vacuité accompagné pour ma part de plusieurs « piquages de nez ». A tout dire, ça m’a gonflé !
Et au final, un « bof », un « mouais », un « ouf, j’ai terminé », une légère impression de gâchis. Satan m’a déçu.