La suite posthume d’H2G2, Encore une chose, a été écrite par Eoin Colfer, auteur à succès de romans pour adolescents. Les 162 premières pages du livre ont peu d’intérêt. Ensuite ? J’ai pas eu le courage de continuer.
Le talent de Colfer n’est pas en cause. Enfin, je crois pas. Il a fait ce qu’il pouvait. Tous les personnages sont de sortie, les références aux cinq tomes de la trilogie (selon l’expression consacrée) sont nombreuses. C’est peut-être là que le bât commence à blesser d’ailleurs. Colfer affiche, un paragraphe sur deux, qu’il ne trahit pas l’oeuvre de Douglas Adams, avec la légèreté d’un hippopotame. Et puis il y a cette trouvaille débile : faire intervenir le guide lui-même comme commentateur de l’histoire. On a donc droit, au détours de phrases anodines, à des digressions sans fin censées être drôles. Sauf que. Une accumulation de phrases sans queue ni tête, ça ne fait pas de l’humour non-sens, ça fait du n’importe quoi. J’ai dit plus haut que le talent de Colfer n’était pas en cause ? En fait, je crois que si. Paralysé par la tâche, il a bien essayé de faire du Douglas Adams, ça y ressemble un peu, mais c’est long, c’est long, ça pédale dans la semoule, ça utilise exactement les mêmes ressorts que l’original, mais en mode « lourdingue » et, du coup, on ne voit absolument pas l’intérêt du truc. Alors que le rythme de l’écriture d’Adams était rapide (chapitres courts, rebondissements nombreux, pour des volumes d’environ 230 pages), on a là des chapitres longs (20 à 30 pages), verbeux, dans lesquels il ne se passe rien.
Ce livre a été un vrai flop en France. Un flop amplement mérité, si vous voulez mon avis !
Roman traduit de l’Anglais (Irlande) par Michel Pagel
Paru chez Denoël Lunes D’encre (disponible en poche chez Folio SF)