Je suis pas certain d’avoir choisi la facilité pour aborder l’auteur américain Don Delillo en lisant L’Étoile de Ratner.
Un mot sur Delillo d’abord. Né en 1931, américain, on dit de lui que c’est un des plus grands auteurs américains contemporains. L’Etoile de Ratner est son quatrième roman, paru aux States en 1976.
Le personnage principal du roman, Billy, jeune ado largement surdoué reçoit le prix Nobel de Mathématiques, créé spécialement pour lui, au début du roman. Il est engagé par un centre de recherche qui a reçu un message extraterrestre et qui n’arrive pas à le décrypter. En fait de centre de recherche, Billy va tomber dans ce qui peut ressembler à un asile de fous. Les brillants esprits qui y travaillent ont un ego surdimensionné et sont complètements barrés ! Et, en réalité, ils sont plus médiocres que brillants. Une grosse part de l’humour du roman repose sur le décalage entre Billy et ses congénères, d’autant que le jeune garçon est tout autant surdoué que cynique (et, à dire vrai, bien barré lui aussi), ce qui provoque des dialogues vraiment drôles.
Mais… c’est tout. Il se passe pas grand chose. L’histoire et le propos de science-fiction ne sont que des prétextes à la mise en scène de ce microcosme. La lecture est rendue hyper difficile par les notions mathématico-métaphysique (je suppose la plupart complètement délirante, mais mon niveau de math n’atteint pas celui de Billy) qui inondent le récit. Le livre est séparé en deux parties. La première est assez accessible, on suit la progression de l’histoire assez facilement. La deuxième (quand même 150 pages) devient très vite absconse, d’autant que la narration devient complètement déstructurée, jusqu’à en perdre le lecteur. Cerise sur le gâteau, la fin semble totalement sans queue ni tête (mais je vous l’assurerai pas, il y avait belle lurette que j’étais complètement perdu quand j’ai lu la dernière ligne) !
Étrange sensation, lorsqu’on referme le livre, on a l’impression d’avoir lu quelque chose d’immensément brillant, mais, qu’on était trop con pour pouvoir en profiter.
Roman traduit de l’Américain par Marianne Véron
Paru chez Actes Sud (disponible en poche chez Babel)
« Étrange sensation, lorsqu’on referme le livre, on a l’impression d’avoir lu quelque chose d’immensément brillant, mais, qu’on était trop con pour pouvoir en profiter. »
Ahahah, excellent !