Crise de l’Euro : suite et bientôt fin ?

Pour la quatrième fois en six mois, un sommet européen de la dernière chance a sauvé l’Euro. Quelle mascarade ! La dernière trouvaille : un accord intergouvernemental à 26 (le Royaume Uni a refusé de s’y associer) dont on veut nous faire croire qu’il permettra l’utilisation des institutions de l’Union Européenne (par exemple la Cour Européenne de Justice) pour faire respecter les critères de rigueur budgétaire. Accord qu’on nous présente comme un Traité… Encore faudra-t-il le faire ratifier pour qu’il rentre en vigueur ! Or, les solutions à la crise de l’Euro n’attendront pas l’entrée en vigueur de ce traité virtuel, qui, en plus, ne règle rien. Quant aux critères de rigueur, ce sont ceux du pacte de Stabilité, signé en 1997, et sur lequel tous les pays se sont assis, nous en premier. Comment croire que celui ci sera respecté ?

Aujourd’hui, au point où l’on en est, la seule solution qui pourrait (et encore, c’est pas sûr) sauver l’Euro, serait :
• dans un premier temps l’intervention directe de la BCE pour monétiser une partie de la dette et dévaluer l’Euro pour retrouver de la compétitivité,
• dans un second temps aller vers un véritable fédéralisme Européen pour que l’Euro soit la monnaie d’un ensemble qui a une existence économique, avec un vrai budget Européen.
Or, non seulement, on ne va pas vers ces solutions, mais elles se heurtent, si tant est qu’on veuille y aller, à l’impossibilité constitutionnelle de l’Allemagne d’aller vers ces solutions. Quand Valls dit que l’alternative à Merkozy, c’est Hollande et le SPD allemand, il ment. L’Allemagne ne cédera pas parce que sa constitution l’y interdit. Et la constitution allemande ne sera pas amendée, parce que l’indépendance de la banque centrale et la priorité mise sur la lutte contre l’inflation sont constitutives de la Nation Allemande (Accepterait-on, en France, qu’on nous demande de renoncer à la laïcité, par exemple ?).

Cette prémisse étant posée, je me risquerai à un pronostic, il ne reste que deux solutions. Soit la zone Euro éclate en totalité, soit elle se désagrège en partie. Dans le premier cas, les 17 pays de la zone négocient la fin de la zone Euro actuelle et l’organisent. Dans le deuxième cas, on laisse faire, et à court terme, la Grèce, puis le Portugal, puis peut être l’Espagne et l’Italie sortent de l’Euro pour pouvoir retrouver la maîtrise de leur endettement (y compris par le défaut, s’il n’y a pas d’autre solution). Il est probable d’ailleurs qu’on les poussera vers la sortie. Dans ce cas, je prends le pari que la France, qu’elle soit dirigée par Sarkozy ou par Hollande s’il est élu en 2012, n’osera pas la rupture avec l’Allemagne. On aura un Euro réduit à quelques uns, et alors, pour rembourser notre dette libellée en Euro, on ira de plan d’austérité en plan d’austérité et on s’installera dans une récession durable.

Pourquoi l’Europe ne veut pas s’engager dans une négociation de sortie de l’Euro ? Parce que nos gouvernants détestent l’inconnu. Au fond, la crise actuelle, la rigueur, la destruction de nos systèmes sociaux pour réduire les dépenses, ils connaissent. Ils savent que c’est douloureux, mais ça fait moins peur que l’inconnu. Et, soyez en sûr, on ne nous demandera pas notre avis.

Je souhaite bien sûr avoir tout faux…

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1 réponse à Crise de l’Euro : suite et bientôt fin ?

  1. The X Phil dit :

    « Et, soyez en sûr, on ne nous demandera pas notre avis. »
    –> ou alors on s’assiéra dessus.

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