Le rêve de Galilée. Kim Stanley Robinson

Kim Stanley Robinson est un de mes auteurs préférés. Certes, ce n’est pas un grand styliste, mais ses livres m’ont toujours passionné, et je place au dessus de tout sa trilogie Martienne. Je me suis donc précipité sur son dernier roman paru en France : Le Rêve de Galilée.

L’admiration de KSR pour le scientifique transpire tout au long du livre, ce qui ne l’empêche pas de rester lucide sur l’homme.  Au fond, KSR aurait pu écrire simplement une biographie romancée de Galilée. Mais il l’a enrichi (alourdi, en fait) d’un récit complexe faisant intervenir un futur lointain (dans 1000 ans). Dans ce futur, des hommes ont colonisé les lunes de Jupiter (celles découvertes par Galilée, justement !), et, face à la découverte d’une entité vivante sur Europe, ils sont soumis à un dilemme qu’ils veulent résoudre en faisant appel à Galilée lui-même (c’est encore plus complexe que ça, mais j’ai essayé de résumer !).

Le problème, c’est qu’on y croit pas une seconde ! La confrontation entre les hommes du XXX° siècle et Galilée tourne souvent au ridicule : pour nous faire comprendre les choses, les premiers soliloquent avec un vocabulaire que le second ne peut absolument pas comprendre, donnant des dialogues abracadabrants. Au tiers du roman, KSR essaie de se sortir de ce piège avec une pirouette : une drogue que font prendre les hommes du futur à Galilée lui permet d’assimiler à vitesse grand V quinze siècles d’évolution de la science… Mouais.

Pour ne rien arranger, l’ensemble est extrêmement poussif, l’intrigue avance très lentement, et des lecteurs moins consciencieux que moi auront vite fait de sauter de nombreuses pages !!

Pour être juste, il faut dire que l’auteur n’a pas perdu toutes ses qualités d’un coup ! Le personnage de Galilée est fouillé, humain, parfaitement incarné, et les passages les plus beaux du livre sont ceux qui s’arrêtent sur ses tourments par rapport à son procès, ou plus encore, ses rapports avec ses filles.

Kim Stanley Robinson n’a pas manqué d’ambition avec ce roman. Je pense même que le projet est beaucoup trop ambitieux, et, qu’une fois n’est pas coutume, il s’est ramassé. J’ai beaucoup appris sur Galilée, mais au prix d’une intrigue hard-SF peu probante, et au final, complètement inutile. À oublier. Pour mieux se souvenir du reste de son œuvre !

Roman traduit de l’Anglais (États-Unis) par David Camus et Dominique Haas
Paru aux Presses de la Cité

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3 réponses à Le rêve de Galilée. Kim Stanley Robinson

  1. phil dit :

    Arf, il m’avait déja pas convaincu avec sa trilogie écolo (que t’avais aimée); me passerai facilement de celui-là !

  2. Cédric dit :

    J’ai bien de venir te lire ici avant de me jeter sur fnac.com, d’autant que j’avais également adoré sa trilogie martienne et presque autant son roman en Antarctique. Donc je vais te faire confiance et laisser son roman au fond du bac.

  3. Cédric dit :

    Il fallait lire bien évidemment « j’ai bien fait de venir… »

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