Zendegi. Greg Egan

Greg Egan est un écrivain australien, qui écrit principalement de la hard science (qui n’est pas de la science porno, mais une branche de la science-fiction qui fait la part belle à la science dure). Egan est très réputé pour ces nouvelles mais ses romans n’ont pas beaucoup de succès en France. Après Robert Laffont (trois romans), puis Denoël Lunes d’Encre (un seul), c’est Le Bélial (éditeur de l’intégrale de ses nouvelles en trois tomes, que je recommande vivement) qui reprend le flambeau.

Zendegi paru en VO en 2010, vient de paraître en France. C’est un roman d’anticipation. Le roman se déroule sur deux périodes : en 2012, une révolution en Iran renverse le régime des Mollahs et une démocratie s’installe. On suit deux personnages : un journaliste australien, et une scientifique américaine née en Iran et qui en est partie enfant, lors de la révolution qui a renversé le Shah. Celle-ci travaille sur la cartographie du cerveau et décide de rentrer dans son pays d’origine à l’occasion de la révolution (celle de 2012). Deuxième période : 15 ans plus tard. Le journaliste s’est marié en Iran et a eu un enfant. La scientifique travaille pour une firme de jeu vidéo. Je préfère ne rien dire d’autre pour ne pas déflorer certains pans de l’histoire (je trouve déjà que la quatrième de couv en dit un peu trop, et je suis ravi de ne pas l’avoir lu avant de lire le livre !).

Zendegi est beaucoup moins « hard science » que les précédents romans de Egan. Beaucoup plus accessible, beaucoup plus humain. C’est une plongée dans un Iran du futur très réaliste (même si il est par certains côtés très optimiste). Les personnages sont très attachants, l’histoire passionnante. Ça se lit quasi d’une traite. Sans renoncer aux réflexions sur l’avenir de la science et de l’humanité, Egan, en étant moins abscons que par le passé, écrit ici un roman certes moins ambitieux d’un point de vue de la prospective scientifique, mais excellent à tout point de vue. A l’heure où l’anticipation devient un genre largement mineur (en terme de quantité de parution) des littératures de l’imaginaire, les fans de cette littérature doivent se jeter sur Zendegi.

Roman traduit de l’Anglais (Australie) par Pierre-Paul Durastanti
Paru aux Éditions Le Bélial

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6 réponses à Zendegi. Greg Egan

  1. Phil dit :

    « hard science (qui n’est pas de la science porno) »
    Arf, c’est bien dommage !
    Bon, c’est vrai que c’est assez imbitable en général, la hard science. Du coup, si Egan fait un effort d’humanisation des personnages, ça ne peut que faire du bien. D’autant que le concept est vachement intéressant.

    • Cyrille dit :

      (Tu dis ça mais tu aimes bien Baxter et Robinson !)

      Bon, du coup, tu vas casser ton porte monnaie pour aider le Bélial, parce que, des trads comme ça, c’est loin d’être évident, vu le faible potentiel commercial

  2. Phil dit :

    « (Tu dis ça mais tu aimes bien Baxter et Robinson !) »
    –> pas faux !
    J’ai l’impression qu’ils sont moins hard que Egan, mais c’est ptet qu’une vue de l’esprit.

  3. phil dit :

    Pris à la bibli, je lis ça cette semaine (et Armagedon Rag ensuite)

  4. Phil dit :

    Fini, et j’adhère à 100% à ton dernier paragrpahe « critique » !
    J’ai vraiment passé un excellent moment avec ce bouquin – et comme tu dis, Egan délaisse un peu (pas mal, même) la hard science et se révèle du coup humain, tout en livrant un regard politique intéressant. Le personnage de Martin est même émouvant (sans spoiler sur ce qui lui arrive), surtout dans sa relation avec son fils. Un petit regret quand même (je vais me la jouer genre Le Cercle :)) : à mon avis, il ne profite pas tellement de la situation géopolitique de départ – à 2-3 détails près, ça pourrait aussi bien se passer aux Etats-Unis ou en France plutôt qu’en Iran. Mais c’est pas trop grave (et d’un autre côté ça lui évite aussi de livrer un truc pataud sur le sujet).
    Reste la « prospective technologique », abordant des sujets fascinants; et toute l’intelligence de Egan est de ne pas réellement « finir » son récit – laissant plein de portes ouvertes sur les évolutions technologiques possibles de ce qu’il raconte. Et leurs impacts sur la société et les hommes.

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