Deux livres sur le thème de Sherlock Holmes m’attendaient sur mes étagères, je les ai donc lu successivement.
Histoires secrètes de Sherlock Holmes. René Reouven.
En un volume Omnibus, la collection Lunes d’Encre de Denoël a réuni l’intégrale des pastiches Holmesiens écrits par René Reouven. L’auteur a d’abord écrit toutes les affaires évoquées, mais non racontées, dans les livres d’Arthur Conan Doyle. Deux récits plus long sortent de cette définition : l’un mêle Sherlock Holmes à l’affaire de Jack L’Evrenteur. L’autre, grâce à l’emprunt par Holmes et Watson de la machine à remonter le temps imaginée par HG Wells, permet au duo célèbre d’enquêter sur l’influence d’Edgar Allan Poe sur Arthur Conan Doyle dans la genèse de leur propres personnages.
René Reouven se met parfaitement dans la plume de Doyle, l’ensemble est super agréable à lire, et, pour moi qui ait lu les « vrais » Sherlock Holmes il y a des lustres, cette lecture a été une fort goûteuse Madeleine de Proust. Les deux récits longs, moins pastiches, font preuve d’une belle érudition, et éclairent le mythe Holmes d’un jour nouveau. Je conseille vivement !
Paru aux Éditions Denoël Lunes d’Encre
Sherlock Holmes, une vie. A-F Ruaud / Xavier Mauméjan.
Les Moutons Électriques, maison d’édition indépendante que j’aime beaucoup (elle a repris depuis presque dix ans la mythique revue Fiction), dédie une de ses collections, « La bibliothèque Rouge » à des « fausses » biographies de personnages de la littérature populaire. Pour célébrer le vingtième ouvrage de cette collection, elle a refondu l’ouvrage « Les nombreuses vies de Sherlock Holmes » en « Sherlock Holmes, une vie », en l’augmentant sérieusement et en inaugurant une nouvelle maquette, très élégante. En un peu moins de 400 pages, la vie du célèbre détective (et de son acolyte le Dr Watson) est racontée dans les moindres détails, et enrichie d’hypothèses sur les flous et zones d’ombres de l’oeuvre de Arthur Conan Doyle. Le parti pris de la collection est de considérer le personnage comme quelqu’un ayant existé (l’auteur étant son biographe, ou, dans le cas précis, l’agent littéraire de son biographe romanesque, le Dr Watson). Cela fonctionne très bien, on se prend au jeu et cela se lit avec un grand plaisir (j’avais été beaucoup moins convaincu par l’autre ouvrage de la collection que j’ai lu : « Les nombreuses vies d’Harry Potter »). L’ouvrage est complété par des œuvres de fiction en hommage au personnage, ici deux nouvelles de deux pointures : Michael Moorcock et Stephen Fry, ainsi que la transcription de pièces radiophoniques écrites par Xavier Mauméjean. Cette partie « hommage » est selon moi le point faible de l’ouvrage, et n’arrive pas à la cheville des nouvelles de René Reouven. Mais ce n’est pas l’essentiel, la partie biographie est excellente.
Paru aux Moutons électriques
A signaler que Stephen Fry, auteur de la nouvelle L’aventure du rire du cocher (que je n’ai pas lue, mais cet ouvrage m’intéresse au plus haut point), est aussi un acteur qui a interprété Mycroft Holmes (le frère du célèbre détective) dans le film de Guy Ritchie, Sherlock Holmes : Jeux d’ombre.
A.C.
Ah OK, merci pour l’info. J’ai beaucoup aimé « Le faiseur d’histoire », de Stephen Fry, mais j’ai trouvé sa nouvelle insérée dans cet ouvrage assez anecdotique.