Axis. Robert Charles Wilson

Axis est la suite de Spin. Bien que ce terme de suite ne soit pas très approprié, dans le sens où la narration d’Axis ne reprend pas exactement là où celle de Spin s’arrête. Il s’est passé quelques décennies depuis, le Nouveau Monde est colonisé, et c’est dans celui-ci que se déroule Axis. Le Nouveau Monde, c’est la planète qu’ont relié les Hypothétiques à la Terre, par l’intermédiaire de l’Arc, sorte de porte spatio-temporelle en plein milieu de l’Océan Indien. Hormis le contexte, le lien le plus évident entre les deux romans est Diane, la soeur de Jason, toujours en vie, et qui joue un rôle secondaire dans Axis.

Les deux personnages principaux du roman sont Lise et Turk. Elle recherche son père, qui a disparu quand elle était ado, alors qu’il s’intéressait beaucoup aux Hypothétiques. Lui est mêlé par hasard aux « Quatrième Âges », ces personnes ayant reçu un traitement d’origine Martienne qui prolonge la vie. Lise et Turk vont être entrainés dans le désert, aux côtés d’une communauté dissidente de « Quatrième âges », ayant administré le traitement Martien à un embryon en espérant que l’enfant ainsi conçu soit en mesure de communiquer avec les Hypothétiques. L’enfant a 12 ans, et il est recherché par de nombreuses personnes…

Axis est un bon roman de SF. Le problème, c’est que Spin était un formidable roman de SF. De fait, Axis souffre de la comparaison inévitable entre les deux. Les personnages sont moins fouillés, moins bien traités, parfois caricaturaux. On s’y attache beaucoup moins. Autant Spin était foisonnant, qu’Axis est finalement assez pauvre, avec un seul fil narratif, assez linéaire. Le plus gros défaut d’Axis, c’est donc bien d’être la suite de Spin!

Il permet ceci dit de faire progresser notre connaissance du mystère des Hypothétiques, que l’on peut supposer voir se résoudre dans Vortex. Soit Vortex est génial, et on pardonnera les faiblesses d’Axis, qui sera la transition obligée entre Spin et Vortex. Soit Vortex est juste moyen et, au fond, on pourra se demander si Robert Charles Wilson n’aurait pas mieux fait de ne pas revenir dans cette histoire après Spin, qui, quoi qu’il en soit, se suffit à lui même (et après tout, ça n’aurait pas été le premier roman à laisser des portes ouvertes, à la libre imagination du lecteur). Réponse dans trois jours : Vortex sera dans les bonnes librairies (et les autres aussi) le 22 Août !

Roman traduit de l’Anglais (Canada) par Gilles Goullet
Paru chez Denoël Lunes d’Encre (en poche chez Folio SF)

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5 réponses à Axis. Robert Charles Wilson

  1. Phil dit :

    J’en suis environ à la moitié dans ma relecture.
    Et, en plus du fait que c’est que du bonheur, ce qui me frappe en plus de tout ce qu’on en a dit, c’est la force narrative de RCW. Notamment dans l’histoire racontée en parallèle entre l’apparition du Spin et Diane/Tyler des milliers d’années plus tard. La façon dont il distille les indices sur les événements, et fait évoluer les personnages dans les intervalles de temps entre les chapitres; c’est du grand art.

    Sur les explications quant au succès du livre, je souscris aussi, mais dans certaines limites : en le relisant, je me rends compte que c’est quand même « très SF ». J’veux dire : ok pour le fait que les personnages parlent à tous les lecteurs, mais on y cause aussi terraformation de Mars, physique quantique, évolution de l’humanité sur des millions d’années, exploration spatiale, j’en passe… En faisant d’un des personnages un surdoué qui passe son temps à tout expliquer aux autres, ça permet à tous de bien comprendre, mais quand même…
    On est pas chez Baxter ni Egan, mais pas chez Marc Levy non plus !

    • Cyrille dit :

      Tu as mis ce com sur Axis alors que tu parles de Spin. Mais bon, je t’en veux pas. Chuis d’accord avec la fin de ton commentaire, et c’est ce que je dis, me semble t il. C’est très SF. D’où le mystère du succès.

      • Phil dit :

        Arf, ouais, merdum (j’ai fait du latin), je répondais sur la discussion sur le sujet Spin, plus…

        • Cachou dit :

          Oui, c’est très SF, mais de la SF accessible, compréhensible, rien qui donne l’impression d’être perdu dans des notions physiques impossibles à comprendre. Une personne qui lit un drame sur un chimiste qui parle de son métier, si les explications sont claires, ça ne la dérangera pas. Une personne qui lit un drame (attention, hein, quand je dis « drame », ce n’est pas péjoratif, c’est pour dire qu’il y a une forme narrative « connue » du lecture de non-SF) dans laquelle interviennent des éléments de SF lourds, s’ils sont bien expliqués, ça ne la dérangera pas non plus. Le vertige SF est là sans avoir à se confronter à un dépaysement tellement important qu’il perdrait tout qui n’a jamais expérimenté la chose (pensez à un non-lecteur de SF qui tenterait « Neuromancien » par exemple). Dans « Axis », j’ai l’impression qu’on perd plus vite pied de ce côté-là, et que la structure n’est « que » SF. « Vortex », lui, sépare les deux, avec un récit complètement dramatique et un autre complètement SF. Comme si Wilson avait essayé diverses « recettes », diverses manière de traiter un récit tout au long d’une même histoire.

          • Cyrille dit :

            Je suis d’accord sur ce dernier point, et même parfois, ça se sent trop, je trouve, ce côté expérimentation (je viens de finir Vortex, j’essaie de le chroniquer avant dimanche)

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