Vortex. Robert Charles Wilson

Vortex, de Robert Charles Wilson, clôt la trilogie commencée avec Spin, et poursuivie avec Axis. Ce n’est pas la suite immédiate d’Axis, bien qu’on y retrouve certains des personnages, Turk Findley et Isaac Dvali. Deux fils narratifs s’entrecroisent : l’un se déroule chronologiquement peu après la fin de Spin ; l’autre se situe dans un lointain futur et est constitué du récit de Findley, projeté dans ce lointain futur par les Hypothétiques. Ce qui est malin, c’est que Wilson laisse planer le doute sur ce récit, celui ci étant rapporté, dans le temps du premier fil narratif, par un ado un peu attardé. Comment ce jeune homme peut-il connaître un récit se déroulant des centaines de millers d’années plus tard ?

C’est là où le roman de Wilson est assez vertigineux, puisqu’il nous entraîne dans un futur extrêmement lointain, avec un déroulement du temps tout sauf linéaire.

Vortex ne laisse aucune interrogation en suspens. On comprend qui sont les hypothétiques, et la vérité est l’une des hypothèses que chaque lecteur pouvait faire en réfléchissant (je ne vous dis pas laquelle !). Vortex n’atteint pas la grâce de Spin, mais c’est un excellent roman. Wilson nous y parle aussi de notre réalité : il insiste sur le réchauffement climatique, et n’est pas d’un optimisme débordant sur la capacité des Hommes à être raisonnable.

Au total, la trilogie Spin / Axis / Vortex va rester comme une somme incontournable de la littérature de Science Fiction. Avec Julian, paru entre Axis et Vortex, Wilson nous a livré un roman très différent de ce qu’il avait écrit jusque là. J’espère qu’il va continuer à nous surprendre (quitte à nous déranger). Et rester ainsi l’un des tous meilleurs écrivains de sa génération.

Roman traduit de l’Anglais (Canada) par Gilles Goullet
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

NE PAS LIRE CE QUI SUIT SI VOUS N’AVEZ PAS LU LE ROMAN :
Je pense qu’il y a une petite incohérence dans le roman : dans Axis et dans Vortex, il est dit que les autorités américaines font la chasse aux « quatrième-âge », et dans Axis, on voit qu’il existe des tests sanguins assez simples pour savoir si on en est un. Dans ces conditions, il me parait peu probable que Bose ait pu entrer dans la Police, alors qu’il a reçu le traitement avant… Si quelqu’un a une explication cohérente, je suis preneur !

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5 réponses à Vortex. Robert Charles Wilson

  1. Phil dit :

    Ah, je lis pas; j’attends de l’avoir fini !

  2. Cachou dit :

    Mais « Axis » se passe bien après le passage « contemporain » de « Vortex » qui se déroule, selon moi, vraiment tout juste après la fin de « Spin ». Donc peut-être que ces tests n’existaient pas encore ou n’étaient pas encore appliqué d’office (parce que je pense qu’il doit être assez simple de voir si un humain est un quatrième âge avec une simple prise de sang)…

    • Cyrille dit :

      Ah, OK, alors c’est moi qui ai rien compris, j’avais pas saisi que Vortex se passait avant Axis.

      • Cyrille dit :

        En réfléchissant, bien sûr que j’avais compris, puisque ça se passe à l’époque du « meurtre » perpetré par Turk (du coup, j’ai modifié mon texte). Mais il a quel âge dans Axis ?
        Vu comme ça, effectivement, ça se tient. L’état américain n’est, peut être, pas encore parano à l’époque du recrutement de Bose.

        • Phil dit :

          A vérifier, mais il me semble que son âge n’est pas précisé dans Axis… On sait juste qu’il s’est passé pas mal de temps entre son exil sur Equatoria et ce qui est raconté dans le livre. Du coup, il est plus âgé que Lise, ce qui n’est pas forcément abordé… Je pense que Wilson n’avait pas forcément toute la trilogie en tête au moment de l’écritue du second – donc en creusant on pourra trouver des trucs qui collent pas parfaitement !

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