Les faits sont têtus. Olivier Berruyer

Olivier Berruyer est actuaire. Pour citer l’avant-propos du livre cette profession « consiste principalement en l’évaluation et la gestion des risques dans les entreprises financières ». Depuis quelques années, il tient un blog, l’alimentant chaque jour : les-crises.fr, véritable mine d’or sur l’analyse de la crise financière. Il y fournit de nombreux éléments factuels et chiffrés.

Son premier livre, Stop, tirons les leçons de la crise (Editions Yves Michel, 2011), expliquait déjà les racines de la crise financière de 2008, avec beaucoup d’éléments chiffrés, de graphiques et de schémas.

Les faits sont têtus, son second livre, qui vient de paraître, met en perspective la crise de 2008 en l’expliquant mais aussi en nous montrant le parallèle (assez effrayant) avec la crise de 1929, pas seulement dans ses effets, mais aussi dans les causes qui l’ont précédée. On voit ainsi que contrairement à l’idée largement répandu, le phénomène de mondialisation actuel a eu un précédent, avant la guerre de 14, avec les mêmes effets. Mondialisation, absence de régulation, endettement mènent inévitablement à la catastrophe. Ça a été le cas en 29, c’est le cas aujourd’hui.

Ce nouveau livre d’Olivier Berruyer, plus encore que celui de 2011, est formidable de pédagogie, et est passionnant. Il se dévore quasiment d’une traite. La seule petite partie un peu difficile, ce sont les 30 pages sur le système bancaire et monétaire. Le reste est d’une limpidité implacable.

Le livre est, en creux, d’une cruauté effrayante pour les dirigeants de nos pays, aveugles depuis trente ans. Ces dirigeants formidables incapables de sortir de leur course stupide à la croissance, qu’ils savent perdue d’avance mais qu’ils continuent à disputer, parce qu’ils ne connaissent rien d’autre. Le manque d’imagination de la classe dirigeante est terrifiant.

À lire pour garder les yeux ouverts sur la réalité de la situation économique. Ce livre est une bombe. L’étonnant est que ce n’est pas une bombe parce qu’il fait des révélations fracassantes, mais juste parce qu’il énonce des évidences que l’on veut absolument ne pas regarder.

Paru aux éditions Les Arènes

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3 réponses à Les faits sont têtus. Olivier Berruyer

  1. Phil dit :

    Je repousse encore le King pour lire celui-là avant cette semaine, histoire de bien déprimer avant mon anniv’ :).

  2. Phil dit :

    Excellent et indispensable en effet.
    Je te rejoins sur le fait que c’est effrayant. Et pas forcément pour le constat de la situation qui est fait. Mais surtout parce qu’on peut être sûrs que les solutions (pourtant simples pour la plupart – pas toutes, parce que la monnaie mondiale d’échange par exemple, bonjour pour mettre ça en place) ne seront jamais appliquées par nos dirigeants. Qui dans leur course (aveugle ? même pas !) au court-termisme préféreront toujours continuer d’appliquer des solutions qui ne marchent pas jusqu’à ce que ça pète sérieusement.

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