Sandman Slim. Richard Kadrey

Un magicien, James Stark, revient de l’Enfer (au sens littéral) pour se venger de ceux qui l’y ont envoyé dix ans auparavant (et qui ont aussi tué l’amour de sa vie).

Voici le pitch de Sandman Slim de Richard Kadrey. J’avoue que ça me branchait moyen. Mais je me suis vite prêté au jeu, parce que ça se lit facilement, c’est bourré d’humour et de second degré. Et puis, c’est devenu de plus en plus « Tarantinesque », et ça a fini par m’ennuyer autant qu’un film de Tarantino. Mais je suis allé au bout parce que, quand même, ça se lit facilement. Comme certains films de Tarantino se laissent voir. J’ai bien aimé Django Unchained par exemple, détesté quasiment tous les autres (enfin, ceux que j’ai vu).

Bref, de la même façon que, n’étant pas masochiste, je n’étais pas  allé voir Kill Bill 2, je pense que j’arrêterai là ma lecture de la série Sandman Slim (déjà quatre romans en VO, le cinquième à paraître cette année).

Pour être un peu plus argumenté, ce qui m’a le plus ennuyé, c’est la succession d’épisodes de massacre décrits sur le même ton désabusé. Les premiers, ça fonctionne, au bout du dixième, j’avais envie de dire au narrateur « bon, tu vas changer de ton maintenant ? ». Ça aurait mérité d’être plus resserré, tout en creusant un peu plus les personnages secondaires, parfois laissé carrément à l’abandon. Et puis, je crois que les trucs d’enfer, de paradis, de démons et de magie noire, ça me gonfle.

Bref, c’est pas ma came quoi. Mais si vous aimez tout ce que j’ai dit ne pas aimer, vous allez adorer, parce que, dans le genre, c’est un très bon roman.

(Une question m’a déjà taraudé à la lecture d’Armageddon Rag : pourquoi Jean Pierre Pugi, le traducteur (excellent au demeurant) s’obstine-t-il a employer le mot « indicatif » pour « numéro de téléphone » ? Si quelqu’un a une explication – un anglicisme ? une acception du mot « indicatif » que je ne connais pas malgré mes recherches ? – je suis preneur.)

Roman traduit de l’Anglais par Jean-Pierre Pugi
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

Ce contenu a été publié dans Livres, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Sandman Slim. Richard Kadrey

  1. Phil dit :

    Haha, JP Pugi !

    Tel que tu décris ça, on dirait un peu la série du « Livre sans nom » et ses suites – qui ont eux aussi été comparés à du Tarantino d’ailleurs. Comparaison qui me gêne toujours un peu. Pas parce que j’aime Tarantino (et pas toi), mais parce que c’est prendre un ou deux aspects les plus clinquants de son cinéma et le réduire à ça. Or, on dira ce qu’on voudra, mais si son cinéma est aussi apprécié non pas du public (qui a souvent tort) mais aussi de la critique, des festivals ou de la profession, c’est qu’il doit bien être un peu plus profond que ça (ou alors tout le monde se trompe, ça peut arriver aussi). En tout cas, la profondeur que j’y trouve par exemple ne se retrouve jamais dans tous les autres films ou livres qu’on qualifie souvent rapidement de tarantinesques.

    M’enfin, celui là, je passerai à côté sans trop de problème ! (me force déjà à lire les suites du pré-cité « Livre sans Nom », ça va suffire comme ersatz light de QT en livre 🙂

    • Cyrille dit :

      Je n’ai jamais dit que ça manquait de profondeur ! Comme tu le sais, je peux reconnaître de la valeur à quelque chose que je n’aime pas. Ma conclusion, c’est que « c’est pas ma came », de même que Tarantino.

      • Phil dit :

        Oui oui, je parlais d’un point de vue plus général, concernant tout ce qu’on qualifie de « tarantinesque », et qui ne l’est souvent qu’en surface !

Les commentaires sont fermés.