Delphine Batho éjectée du gouvernement. Après Nicole Bricq, c’est la deuxième femme nommée au ministère de l’écologie débarquée en un an… Demain, Delphine Batho va s’exprimer. Je suis curieux de connaître sa version de l’affaire.
Déjà, au vu des éléments d’information que l’on a, c’est un peu inquiétant. Non pas qu’elle soit débarquée, après tout, elle a effectivement manqué d’un minimum de solidarité gouvernementale. Et, il était plus que temps de donner le « la ». On peut juste s’étonner que Ayraut se soit laissé insulter par Valls et Montebourg sans broncher, et devienne d’un coup intransigeant face à Batho, qui pèse moins politiquement, heureux hasard, que les deux pré-cités.
Non, ce qui est inquiétant, c’est qu’on en soit arrivé là. Qu’on en soit arrivé à un budget de ce ministère en baisse de 7% et surtout, si ce qui a fuité est vrai, que pas un euro des « investissements d’avenir » décidés par Louis Gallois ne soit affectés à son ministère.
Louis Gallois n’est pas ministre. Il est Commissaire Général à l’investissement. Bizarrement, on a le sentiment depuis l’adoption par le gouvernement des principales mesures de son fameux rapport sur la compétitivité, il y a quelques mois, qu’il fait la pluie et le beau temps.
Déjà, il y a six mois, un énorme clash était intervenu entre Batho et Gallois, à propos des gaz de schiste, devinez qui était pour et qui était contre…
François Hollande devrait se souvenir qu’on ne l’a pas élu pour appliquer un programme d’inspiration néo-libérale, fut-il préconisé par ce « grand homme » (qui se dit vaguement de gauche) qu’est Louis Gallois.
Surtout, Hollande devrait comprendre qu’on ne provoque pas l’adhésion de la population en étant juste « moins pire » que son prédécesseur. Ça, ça permet juste d’être élu.Doit-on s’en contenter ?
Le nombre de batailles que ce gouvernement est en train de perdre est impressionnant. Écoutez bien le bruit médiatique ambiant. Depuis des jours, on entend en boucle que la pression fiscale est contre-productive. Sans aucun début de démonstration. Mais ça porte.
Demain, on va entendre qu’il n’y a qu’une voie possible. Baisser les impôts, comprimer encore plus les dépenses, baisser sans fin le coût du travail, et puis, en prime, aller à fond dans l’exploitation des gaz de schiste. Des vieux schémas et des vieilles lunes. Tout ça est bien déprimant.
« On peut juste s’étonner que Ayraut se soit laissé insulter par Valls et Montebourg sans broncher, et devienne d’un coup intransigeant face à Batho »
J’imagine que tu fais semblant de t’en étonner, évidemment ! 🙂
Sinon, j’ai bien l’impression que le point d’équilibre du moment où ce mandat va cesser d’être « moins pire » que le précédent est en train de s’approcher à grands pas… Ce qui va, encore, faire le bonheur de l’extrème-droite.