Dernières nouvelles de Majipoor. Robert Silverberg

Je me suis réjoui lorsqu’ActuSf a annoncé la parution d’un recueil de nouvelles de Robert Silverberg prenant place dans l’univers de sa mythique série Majipoor, et l’ai acheté dès sa sortie.

Majipoor, c’est une planète gigantesque, colonisée par l’humanité, qui a été le théâtre de sept romans ou recueil de l’écrivain.

Ce recueil est composé de sept nouvelles, dont quatre inédites en Français. Ma déception a été à la mesure de mon enthousiasme…

Sur les sept nouvelles, deux sont honorables, la première (publiée simultanément dans le dernier numéro de Fiction) et la dernière (déjà publiée il y a quelques années dans une anthologie que j’avais lu)… Autrement dit, étant abonné à Fiction, si je n’avais pas acheté ce recueil, je n’aurais rien manqué. Sur les cinq autres nouvelles, on navigue entre inintérêt et indigence. La palme de l’intérêt zéro revient à « L’apprenti en sorcellerie », un texte vide, qui ne raconte rien et qui finit en queue de poisson. En ce qui concerne la nullité, c’est « Heures sombres au marché de Minuit » qui remporte la palme. Une histoire ridicule, avec une fin téléphonée, qui se veut humoristique. D’ailleurs, le problème de la chute est récurrent, puisque deux autres nouvelles insignifiantes («La tombe du Pontife Dvorn » et « De la manière de tisser des sorts à Sippulgar ») n’ont quasiment pas de fin…

Tout ça ressemble à des fonds de tiroir qui n’auraient jamais dû sortir dudit tiroir…

Reste donc les deux nouvelles correctes : « Le bout du chemin », qui se déroule à la veille d’un très long conflit entre les humains et les « Changeformes » (les autochtones de Majippor) ; et surtout « Le Septième Sanctuaire », dans laquelle on retrouve Valentin (le personnage principal de la première trilogie du cycle), aux prises avec une énigme dont la résolution est essentielle pour la paix fragile qu’il a réussi à instaurer.

C’était une bonne idée de réunir les textes de Silverberg relatifs au cycle de Majipoor, encore eut-il fallu que ces textes soient à la hauteur à la fois du cycle en lui-même, mais aussi des qualités de nouvellistes de l’auteur, qui sont pourtant immenses. Ce recueil est donc une double imposture :  pour les fans de Majipoor et pour les fans de Silverberg.

Nouvelles traduites de l’Américain par Eric Holstein, Jean-Pierre Pugi et Florence Dolisi
Paru chez ActuSF

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1 réponse à Dernières nouvelles de Majipoor. Robert Silverberg

  1. Phil dit :

    Ah, enfin un livre que tu chroniques sur lequel je vais pas devoir sauter ! 😀

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