Dragon. Thomas Day

Pour fêter ses vingt ans (ou bien est-ce un hasard ?) Le Bélial lance une nouvelle collection : « Une Heure lumière », qui se propose de publier des novellas, un format de texte qui n’avait pas vraiment de place, jusqu’à présent dans nos contrées. Des jolis petits livres avec de belles couvertures à rabat, un prix raisonnable (8,90 € et 9,90 € pour les deux premiers titres) : voilà un joli écrin pour une multitude de textes qui pourront dorénavant arriver jusqu’à nos yeux de lecteurs francophones. Et peut-être aussi déclencher des vocations chez nos meilleurs auteurs français.

Pour débuter le programme : deux titres : Dragon, de Thomas Day, et Le Nexus du Docteur Erdmann (qui fait l’objet d’une autre chronique, ici). Deux autres titres sont annoncés en février, et deux autres plus tard dans l’année.

Le Bélial joue clairement sur l’effet « collection ». Les livres portent un numéro sur la tranche, les couvertures sont du même illustrateur (Aurélien Police), avec une charte graphique qui identifie la collection au premier coup d’œil. Si les ventes suivent, aucun souci éditorial à se faire : il existe dans le format de la novella des dizaines et des dizaines de titres multiprimés d’excellente qualité jamais traduits, de quoi assurer plusieurs années de publication.

Dragon, de Thomas Day, se déroule en Thaïlande, dans un futur proche. Sur fond de bouleversement politique et de catastrophe climatique, Dragon raconte la traque par un policier d’un assassin qui s’attaque aux touristes qui viennent dans le pays pour assouvir leurs désirs pédophiles. Concernant l’histoire, je laisse les lecteurs la découvrir sans en dire plus. Elle est beaucoup plus complexe que cette phrase de résumé ne pourrait le laisser croire. Teintée de fantastique, nourrie de la connaissance parfaite du pays par l’auteur, très bien écrite, cette novella place aussi le lecteur devant la question suivante : est-il moral de s’affranchir des lois pour supprimer des monstres (en l’occurrence les pédophiles) ?

Les chapitres du récit sont numérotés dans le désordre, l’auteur s’en explique ici. Pour résumer, Thomas Day a travaillé un peu comme un réalisateur de cinéma, écrivant par fragments, dans le désordre et effectuant ensuite un travail de montage. Ce qui est original, c’est cette numérotation, qui met en avant ce travail, alors qu’il est en général transparent pour le lecteur. Par curiosité, j’essaierai de relire le texte dans l’ordre de numérotation des chapitres, mais je ne l’ai pas encore fait. Quoiqu’il en soit, l’ordre choisi du « montage » est très bon, et imprime un rythme haletant à l’histoire.

Véritable « coup de poing », Dragon place la barre très haute en terme de qualité pour cette nouvelle collection, on espère que le défi sera tenu par les textes suivants !

Thomas Day a écrit un scénario de BD tiré de Dragon ainsi qu’un scénario de film (en fait non, voir commentaire). À suivre !

Paru aux Éditions Le Bélial – Collection « Une Heure Lumière »

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4 réponses à Dragon. Thomas Day

  1. Thomas Day dit :

    Bonjour,

    Juste une petit précision : je n’ai pas tiré de scénario de Dragon, j’ai juste passé le texte à un agent avec qui je suis en contact régulier depuis plusieurs années. Contrairement à beaucoup d’auteurs, je préférerai qu’il soir réinventé par quelqu’un d’autre si un projet audiovisuel se dessinait (ce qui me semble bien improbable, vu le sujet).

    Thomas Day

  2. Phil dit :

    Je pense que je lirai les 2… mais surtout celui-là; qui, entre son thème, sa construction expérimentale, et le fait que ce soit du Day, me tente bien !

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