Grendel. John Gardner

Grendel, de John Gardner a été réédité chez Denoël Lunes d’Encre il y a presque deux ans. À cette date, je n’avais pas été tenté par ce roman. La couverture ne me plaisait pas, et, surtout, même si les critiques étaient excellentes, ce qu’elles disaient de ce roman ne m’attirait pas. Mais voilà, depuis, j’ai lu deux romans de John Gardner qui m’ont enthousiasmé : La Symphonie des Spectres et À l’ombre du Mont Nickel. Même si je sais que ces romans n’ont rien à voir, en terme de genre et d’univers, avec Grendel, je me suis dit que je devais donner un chance à ce dernier.

Grendel, c’est une réécriture de l’épopée de Beowulf, un poème épique du VII° siècle (ou à peu près !), considéré comme une sorte de monument fondateur de la littérature anglo-saxonne, probablement une retranscription de traditions orales. Inutile de préciser que la langue de ce poème moyenâgeux est illisible pour le commun des mortels.

Gardner, spécialiste (entre de multiples autres choses) de ce texte, s’en empare, en changeant de point de vue. Beowulf est une épopée guerrière du point de vue du héros (Beowulf), dont la spécialité est de tuer des monstres. Grendel, c’est la même histoire, mais du point de vue d’un des monstres : Grendel.

La toute première chose qui me gène, c’est que tout ce que je viens de vous raconter, j’aurais bien été incapable de le faire sans la préface de l’auteur, la postface de Xavier Mauméjan, et Wikipédia. Grendel, un court roman, a été pour moi complètement abscons. Je n’y ai pas vu (ou quasi) l’humour ravageur censé illuminer le texte. Je n’ai vu aucun du sous-texte expliqué par Xavier Mauméjan dans sa postface, en particulier le lien avec l’histoire personnelle de Gardner. Et pour tout dire, je me suis beaucoup ennuyé.

Je plaide coupable, c’est entièrement dû à mon inculture crasse. Enfin, aussi, quand même, un peu à l’hermétisme du texte. J’avais pris soin de lire la postface avant, pour essayer d’être un peu moins perdu, mais ça n’a pas aidé !

J’aurais dû écouter mon pressentiment. Je crois que je ne suis pas très intéressé par les mythes et légendes. L’avantage de Gardner, c’est qu’en la matière, il fait court (je me souviens, par exemple, de ma douloureuse expérience de lecture du Silmarillon, de Tolkien, que j’avais laissé tombé après 100 pages, à une époque où abandonner une lecture était pour moi un déchirement).

Quant à John Gardner, il n’a pas fini d’occuper mes lectures : L’Homme-Soleil est réédité en Janvier, toujours chez Lunes d’Encre. À signaler aussi : 10/18 (Points, merci à Gilles Dumay pour la correction) réédite très bientôt À l’ombre du Mont Nickel. Et celui-ci, je vous le recommande chaudement.

Roman traduit de l’Américain par René Daillie (édition établie par Thomas Day et Xavier Mauméjan)
Paru chez Denoël Lunes d’Encre

Ce contenu a été publié dans Livres, avec comme mot(s)-clé(s) , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Grendel. John Gardner

  1. Gilles Dumay dit :

    C’est chez Points que va ressortir A l’ombre du Mont Nickel de John Gardner, le 9 janvier 2014 si mes renseignements sont exacts.

    • Cyrille dit :

      Exact, confusion de ma part entre les deux collections de Poche (dû au fait, probablement) que c’était chez 10/18 qu’il était précédemment paru). Merci de la précision

Les commentaires sont fermés.