Les derniers jours du paradis. Robert Charles Wilson

Actualité chargée pour Robert Charles Wilson en France en cette rentrée. Un recueil de nouvelles aux éditions du Bélial, et quelques jours avant, son nouveau roman, chez Denoël Lunes d’Encre : Les derniers jours du paradis.

Ce nouveau roman se passe dans une année 2014 uchronique, qui s’apprête à fêter cent ans de paix mondiale. Durant le XIX°siècle, une couche « radioprotectrice » a été découverte au dessus de l’atmosphère terrestre. Elle permet de faciliter les communications radios. Mais il s’avère que cet élément est un organisme vivant qui ne se contente pas de propager les ondes radios : il les modifie subtilement pour maintenir la paix mondiale : messages codés transmis décodés, déclaration de guerre qui se perd, émission télé et radio apaisantes… Une société scientifique secrète a découvert la vérité, mais a beaucoup de mal à travailler, entravée par la couche radioprotectrice elle-même, qu’elle nomme hypercolonie. En 2007, de nombreux membres de cette société ont trouvé mystérieusement la mort. Les survivants se sont fait discrets, et leur famille apprend dès le plus jeune âge à être prêt à fuir, si une nouvelle alerte se déclenchait.

Cassie vit chez sa tante avec son petit frère Thomas, depuis la mort de leurs parents en 2007. Une nuit, elle est alertée par un meurtre qui se déroule dans la rue. La victime n’est pas humaine, c’est un simulacre de l’hypercolonie. Une apparence humaine, mais en réalité un appendice de l’hypercolonie, reconnaissable à la substance verte qui s’écoule de son cadavre. En l’absence de leur tante, Cassie fuit avec son frère. Elle sait qu’en cas d’alerte, elle doit fuir chez le membre de la société secrète qui habite le plus près, Leo Beck…

Le dernier roman de Robert Charle Wilson a un goût très prononcé de Spin, son plus grand succès à ce jour. Comme dans Spin, une entité extra-terrestre mystérieuse influence la vie sur Terre. Et certains personnages ont un profil similaire à ceux de Spin. Ça ne m’a pas dérangé, ça donne au contraire un sentiment d’être en territoire connu, et pas des plus mauvais, Spin étant quand même un excellent roman.

Mais plus on avance dans la lecture, et plus les deux romans se différencient. Et je trouve le dénouement des Derniers jours du paradis particulièrement réussi.

Roman typiquement Wilsonien, plus que ne l’était Julian, son roman précédent, celui-ci devrait ravir ses fans. C’est de la bonne SF dépaysante, tout en étant ancrée dans un quotidien pas très éloigné du nôtre. Une grosse dose de « sense of wonder », des personnages attachants au destin tragique, une narration à 100 à l’heure : pour ma part, je ne l’ai pas lâché avant de l’avoir terminé

Tout comme Spin avait trouvé un public bien plus large que le cercle restreint des fans de SF, je suis convaincu que Les derniers jours du paradis peut ravir tout amateur de bonne littérature, tout simplement !

Roman traduit de l’Anglais (Canada) par Gilles Goullet
À paraître chez Denoël Lunes d’Encre (Septembre 2014)

Ce contenu a été publié dans Livres, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

3 réponses à Les derniers jours du paradis. Robert Charles Wilson

  1. Phil dit :

    Ouch, ça va être mortel !

  2. Lorhkan dit :

    Bonne nouvelle, il m’intéresse beaucoup celui-là !

  3. Phil dit :

    Lu la première partie – et pour l’instant c’est clairement à la hauteur de ce qui était annoncé ! 🙂

    Y’a quand même une différence par rapport à Spin; et d’ailleurs par rapport à beaucoup de romans de RCW souvent construits sur le même principe. C’est que « l’événement déclencheur » a déjà eu lieu lorsque le livre commence. Mine de rien, ça introduit une narration différente, vu qu’on est directement plongé dans l’action, et que les informations sur le monde du livre nous sont distillées au fur et à mesure.

Les commentaires sont fermés.